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Olivier Perrot // Photographies // Le Mur


"Territoire de l'être // Espaces de l'homme"

Exposition en lien au Prieuré de Pont-loup 2016

Exposition / Exhibition 16 avril au 29 mai

vernissage / Opening samedi 16 avril 18h

Horaires/ Atelier Proko lun 10h12h et 20h22h

mardi 10h12h et 14h 17h

mercredi 14h17h et20h 22h

jeudi 14h17h

samedi 10h13h et sur RDV au 0608684030

Le Mur / Atelier Proko 8 avenue de sens 77250 Ecuelles

Un peu comme Armand Gatti le fait avec les mots, Olivier fabrique des images quantiques qui ont la vitesse et la fugacité d'une connexion entre neurones. Il indique sans les capter les étincelles, les traces fugitives d'un geste qu'aucun cadre ne stoppe, qu'aucun regard ne piège. Elles sont toujours, déjà, ailleurs, ou elles ne sont pas encore là. C'est de la photographie sans appareil, oui, des photogrammes comme William Henry Fox Talbot ou Man Ray, mais c'est aussi et surtout, si l'on s'en tient au verbe poeïen, de la poésie sans les mots. Ses images lui échappent car elles ne sont pas d'accord pour n'être que des images, elles qui vivent en-deçà et au-delà de la rétine, à l'intérieur même du cerveau, où elles précèdent toute pensée et tout ressenti sans jamais s'arrêter au sens qu'on veut fixer. Elles sont jeunes encore, nouvelles nées, instables, électriques et non domestiquées, parcourues de frissons, hors cadre, amicales mais presque sauvages, chargées de la puissance du devenir, en germe mais déjà très actives, en route vers leurs possibles, la trace dans l'air d'une flèche plus que la flèche elle-même, comme certains dessins sur les parois des grottes. Le souvenir instantané, l'énergie pure, un élan sans fin vers un monde aux arborescences si complexes qu'on dirait qu'elles ne s'arrêtent jamais. Une image «à l'état naissant» comme l'oxygène des physiciens. Ces images oxymoriques et facétieuses suggèrent peut-être quelque chose, qu'elles balbutient minutieusement, comme un infini en mouvement, si c'est possible, dont on soupçonne l'existence mais qu'on sait ne pouvoir nommer. Elles emmènent l'esprit vers un lieu qui ne peut se dire, qui n'est jamais ça ni autre chose, comme l'écrivain cherche et creuse entre les mots, entre les lignes et les concepts, en envoyant valser et s'entrechoquer vocables et rythmes pour que surgisse l'indicible, ce qui le meut au fond de lui. Le permanent et l'éphèmère ne font qu'un, l'immobilité contient le mouvement, le mouvement recèle l'immobilité. Sans que l'on puisse savoir comment ce langage se fraye un chemin jusqu'à nous, parvient à nous parler en éveillant ce qu'on laisse en sommeil. Ce que l'on appelle art. Le langage dont se sert un homme pour dire aux autres ce qu'il est impossible de dire.

Nicolas Roméas, mars 2015

A propos d'Olivier Perrot

Né en 1963, Olivier Perrot a suivi des études d’art plastique à l’université de Saint-Denis.

Depuis toujours, il vit et travaille en banlieue parisienne. Montrouge, Nanterre, Vitry ou Ivry-sur-Seine, c’est à la marge de la ville-lumière, à l’abri des faux-semblants, qu’il piste les traces d’activités humaines de toutes natures qui constituent une part de sa démarche artistique. L’autre versant de ses recherches plastiques se situe du côté de la question de la représentation de la réalité par la photographie. C’est ainsi que, s’affranchissant du medium que constitue l’appareil photographique, au plus près du contact avec la matérialité de l’objet saisi comme image, il a - depuis plusieurs années - fait sienne la technique du photogramme. Cette image photochimique obtenue avec le seul jeu de l’impression directe sur papier et l’intervention de la lumière lui donne l’occasion de créer plusieurs séries. Des autoportraits tout d’abord, représentations du corps et de l’esprit, théâtres d’une violence intérieure et invisible assumée. Puis des séries plus énigmatiques, plus immatérielles mais aussi plus apaisées peut-être, comme celles réalisées avec la pluie ou la neige. Des séries où la trace laissée est au centre du questionnement et où le photogramme s’apparente à une technique de brouillage des pistes. Olivier Perrot est membre du Groupe Novembre avec lequel il a exposé dernièrement en Corée et à Paris. Créé en 1997, ce Groupe rassemble des plasticiens dont Jean-Louis Poitevin dit qu’ils ont pris en charge la mutation du regard qui nous affecte tous : « chacune des images que produit chacun des membres du Groupe est une épine s’avançant vers la nuit de notre œil, est une épingle qui frôle la surface translucide de notre cornée, est une pointe acide qui use la trame de nos rêves. ». Avide d’expériences multiples, Olivier Perrot est aussi compagnon de la revue Cassandre/Horschamp et invente la couverture de chaque numéro depuis 1997 ainsi que de nombreuses illustrations. Avec deux chorégraphes, il anime également un atelier de création de gestes et d'images au sein de l’hôpital psychiatrique de l’Institut Marcel Rivière à la Verrière. Depuis 10 ans il travaille à partir d’un stock de négatifs provenant des archives d’un laboratoire de photographie industrielle et à partir de 2014, il colle ses photomontages sur les murs de Vitry-sur-Seine s’inscrivant ainsi dans l’héritage des surréalistes et des dadas qui déplaçaient les arts visuels hors des lieux consacrés.

www.olivier-perrot.com www.groupenovembre.com operrot@club-internet.fr Tél : +33(0)6 09 97 25 52 [if !supportLineBreakNewLine] [endif]

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